LE MOYEN ÂGE : les systèmes grand public (1975 - ?)

La première bataille pour la suprématie d'un format concernait la durée d'enregistrement.

La première version du BETAMAX de SONY (sorti en 1975 au Japon et aux États-Unis) proposait une durée de 60 minutes, comme le VCR de PHILIPS.

JVC riposta avec le VHS qui permettait 2 heures d'enregistrement, ce qui poussa SONY à sortir le II. Quand ces deux systèmes arrivèrent en Europe (en 1978), ils permettaient tous les deux 3 heures d'autonomie (même 3 h 15 pour le III). Les 4 et 5 heures du SVR de GRUNDIG n'étaient plus un argument déterminant dans le choix. Ce dernier format disparut d'ailleurs presque aussi vite qu'il apparut.

Ce qui fit vraiment la différence entre les trois systèmes en présence (PHILIPS avait entre-temps essayé de perturber le jeu avec le V2000) fut la possibilité de louer des machines (le prix d'achat de ces magnétoscopes étaient encore très élevé) et surtout des cassettes avec des films. Les premiers vidéoclubs firent leur apparition au début des années 1980, avec une offre en cassettes VHS et V2000 beaucoup plus importante qu'en BETAMAX.

Enfin, des éléments liés au prix de fabrication achevèrent de consacrer la domination du VHS sur ces concurrents : bien que moins cher à l'achat que le VHS, le BETAMAX était plus cher à réparer, tandis que le V2000 traînait une réputation de manque de fiabilité. En 1986, on estimait que le V2000 et le BETAMAX ne représentaient chacun que 7,5% du marché, tandis que le VHS contrôlait les 85% restants !

SONY n'a officiellement abandonné le BETAMAX qu'en 2002, mais se mit à fabriquer des magnétoscopes VHS en 1988. S'il a disparu en Europe, le BETAMAX est toutefois encore présent au Japon, aux États-Unis et dans certains pays d'Amérique du Sud, sous sa dernière version, le BETA ED (appareils à son HiFi stéréo).

Le V2000 ne connut pas la même carrière. Malgré des améliorations (une version "Long Play" en 1984) et des projets de version compacte pour des machines portables, PHILIPS abandonna officiellement le V2000 en 1985 et se mit aussi à commercialiser des machines VHS.

Débarrassé de ses adversaires, le VHS put vivre sa - longue - carrière jalonnée d'améliorations diverses : le VHS-Compact (introduit par JVC en 1982) permettait d'utiliser une plus petite cassette, avec un adaptateur pour la relecture sur un appareil VHS classique. JVC proposa d'abord un magnétoscope portable, puis le premier camescope au format VHS-C en 1983.

Le S-VHS (Super VHS) (lancé en 1987) augmentait très fort la qualité de l'image, passant de 300 à 400 points par ligne. La cassette est identique à celle du VHS, mais la bande est d’une qualité supérieure, exempte de défauts de surface et elle contient de minuscules particules d’oxyde ferrique qui sont réparties avec une régularité parfaite. En conséquence, la bande passante passe de 4,8 Mhz à 7 Mhz pour les signaux de luminance. Jusqu'il y a peu encore chères, les machines S-VHS sont devenues très abordables depuis quelques années et le prix des cassettes a lui aussi baissé.

Enfin, lla technologie numérique a vu l'apparition de la dernière amélioration en date du VHS : le D-VHS (Digital VHS) : le D-VHS est un format numérique où le signal vidéo est encodé en MPEG-2 avant d'être enregistré sur la bande. La capacité d'enregistrement de la cassette de 44,4 Go représente environ 10 fois celle d'un DVD (le mode LS3 permet jusqu'à 21 heures d'enregistrement sur une seule cassette !). Cette grande capacité en fait - d'après ces concepteurs - le support de l'avenir pour l'enregistrement des images de l'âge numérique.

Avec ces améliorations et le parc de machines "simplement" VHS encore extrêmement important on peut supposer que, malgré la menace du DVD, ce système qui a déjà fêté ses 25 ans n'est pas encore prêt à disparaître.

 

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