Bien
que les grandes sociétés d'électronique
sentaient qu'il y avait un grand potentiel dans le marché
de la vidéo domestique, ils restaient, au début
des années 1970, confrontés à un
dilemme important : d'une part, des machines utilisant
des cassettes plutôt que des bandes (plus faciles
à manipuler et plus faciles à commercialiser
sous forme de support préenregistré) étaient
coûteuses à fabriquer, donc accessibles à
peu d'utilisateurs; d'autre part, comment convaincre des
éditeurs de proposer un catalogue de programmes
préenregistrésen l'absence d'un standard
bien défini et alors que presque personne n'a de
machines pour les lire ?
C'est
pourquoi le premier système à cassette commercialisé
par une grande marque fut l'U-MATIC de SONY,
mais destiné essentiellement aux professionnels.
Une des raisons étaient bien sûr le prix
élevé, mais aussi l'absence d'un tuner interne
(permettant d'enregistrer les programmes TV) et surtout
la durée d'enregistrement limité à
60 minutes, trop court pour enregistrer un film complet.
Par
contre, l'U-MATIC devint un standard dans le domaine "institutionnel",
c'est-à-dire pour les films industriels et à
caractère éducatif. Malgré l'arrêt
de la production il y a plusieurs années, l'U-MATIC
(Low Band) est encore utilisé par un grand nombre
d'associations à travers le monde.
SONY
améliora plusieurs fois l'U-MATIC, toujours en
direction des professionnels, avec le BVU (Broadcast
Video Unit, en 1983) et l'U-MATIC SP (Superior
Performance, en 1988), puis le remplaça par le
BETACAM SP.
De
son côté, JVC avait sorti à
la même période ses propres machines, compatibles
avec le "U-FORMAT", sous le nom de U-VCR.
De
son côté, PHILIPS, sortit en 1972,
également pour les professionnels, son propre système,
le VCR, caractérisé par son épaisse
cassette carrée, dans laquelle les deux bobines
étaient superposées (coaxiales), au lieu
d'être côte à côte dans tous
les autres systèmes.
En
1974, le VCR fut proposé au grand public. Malgré
son prix, il rencontra un succès certain, notamment
grâce à la présence d'un tuner, d'un
modulateur (ce qui permit le raccordement facile avec
un téléviseur, plutôt qu'avec un moniteur
vidéo professionnel) et d'une minuterie qui permettait
l'enregistrement différé.
Outre
le prix, son principal défaut était la durée
d'enregistrement qui plafonnait à 60 minutes. PHILIPS
et GRUNDIG continuèrent donc à perfectionner
le VCR et sortirent, en 1976, les machines LONG PLAY,
qui portèrent la durée à 2 heures,
puis 3 heures.
Tous
ces progrès conduisirent à la sortie, en
1979-80, du V2000 de PHILIPS et du SVR de
GRUNDIG. Malheureusement pour ces firmes européennes,
l'avance de SONY, avec le BETAMAX, et surtout de
JVC, avec le VHS, était trop grande
et ces deux systèmes disparurent du marché
assez rapidement.
Les différents modèles
de cassette de ces premiers modèles : de gauche
à droite, une VCR/VCR-LP/SVR (60 à 300 min
max. suivant le système), une KCS pour les systèmes
U-MATIC portables (20 min max.) et une KCA pour les U-MATIC
de studio (60 min max.)
A l'avant plan, une cassette MiniDV 60 min actuelle.
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