C'est
avec le développement de la télévision
dans les années 1950 qu'est apparu le besoin de
conserver et reproduire les émissions produites.
La première solution s'apparente au kinescopage
(transfert d'un signal vidéo sur une pellicule
de film) : on filmait en 16mm les écrans de télévision
! Ce procédé était lent (il fallait
développer les films) et ne donnait qu'une qualité
très moyenne.
Il
était évident qu'une conservation sur bande
magnétique, comme on la connaissait pour le son,
était la solution à envisager. Pour les
magnétophones à bandes, les vitesses de
défilement étaient standardisées
: 4,75 - 9,5 - 19 - 38 et 76 cm/sec, les trois premières
étant réservées aux appareils "grand
public", les vitesses supérieures au matériel
de studio. La qualité de l'enregistrement magnétique
étant tributaire de la vitesse de défilement
de la bande, plus celle-ci est élevée, plus
les nuances sonores sont bien rendues. Le principe de
l'enregistrement magnétique de l'image est exactement
le même que celui du son. Cependant, comme la "quantité
d'information" inhérente à la composition
de l'image dépasse de beaucoup celle du son, l'enregistrement
d'une image doit s'effectuer à une vitesse nettement
supérieure. Pour atteindre celle-ci, on procède
de préférence par un mouvement "en
deux temps", consistant à déplacer
la bande lentement (pour éviter son élongation,
par suite des accélérations trop fortes)
et à imprimer à la tête de lecture/d'enregistrement
un mouvement rotatif rapide.
C'est
la société américaine AMPEX
qui proposa la première, en 1956 (pour des machines
noir & blanc - les machines couleur furent disponibles
en 1978), un système pour la télévision
: le QUADRUPLEX, qui utilisait des bandes vidéo
de 2 pouces de large (50,8 mm).
Le QUADRUPLEX utilisait 4 têtes d'enregistrement,
disposées sur un tambour tournant (à 250
tours/min) perpendiculairement au sens de défilement
de la bande. La bande défilait à 38 cm/sec,
avec une vitesse d'écriture de 39,62 m/sec, et
était maintenue incurvée en contact avec
le tambour par de l'air comprimé. Le signal vidéo
était donc inscrit verticalement sur la largeur
de la bande. Lorsqu'une tête arrivait au bas
de la bande, la suivante était prête au sommet
pour écrire la suite du signal. Chaque tête
écrivait 1/10 d'image à chaque rotation.
Une piste de contrôle longitudinale reçoit
dune tête fixe, à chaque tour du tambour,
une impulsion de synchronisation destinée à
piloter les dispositifs dasservissement de lecture.
Lenregistrement du son pour lequel sont réservées
deux pistes longitudinales seffectue dune
manière classique par têtes magnétiques
fixes.
La
commutation de signal entre les têtes était
le point faible de cette machine : il fallait procéder
à de fréquents nettoyage et re-synchronisation
des têtes, ce qui occasionnait des interruptions
de programmes et l'apparition du message "INTERLUDE"
! Ces machines furent supplantées par le standard
1" en 1980.
Ce
problème fut résolu avec le développement
de l'enregistrement hélicoïdal, toujours utilisé
actuellement, où le tambour de têtes est
fortement incliné par rapport à la bande.
De cette façon chacune des deux têtes vidéo
inscrit un champ (une image vidéo (frame) est composée
de 2 champs (field), l'un composé des lignes paires,
l'autre des lignes impaires) entier à chaque rotation.
La commutation des têtes ayant lieu entre deux champs,
la synchronisation est moins critique. Aux bords de la
bande se trouvent des pistes longitudinales réservées
au son (et plus tard au time code) qui est enregistré
par une ou deux têtes fixes, indépendantes
du tambour.
L'adoption
généralisée de ce mode d'enregistrement
hélicoïdal permit la conception de machines
plus petites et utilisant des bandes de moins grande largeur
: 1/4" (6,35 mm) chez AKAI, 1/2" (12,7
mm) chez SONY et 1" (25,4 mm) pour les machines
professionnelles.
Magnétoscope
à bande de 1 pouce pour studio professionnel
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